Célébrer l'inhumanité - Les leçons des Jeux olympiques d'hiver en Chine
Le Comité international olympique (CIO) affirme que les Jeux olympiques "célèbrent l'humanité". Il s'engage à être guidé par la Déclaration universelle des droits de l'homme des Nations unies, les conventions de l'OIT et les principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme.
"Bien que ces instruments internationaux couvrent des centaines de droits, la liste de ceux qui sont protégés et respectés en Chine serait très courte. Les Jeux d'hiver de 2022 étaient, en fait, une célébration de l'inhumanité", a dénoncé Ambet Yuson, secrétaire général de l'IBB, en commentant les coûts élevés des Jeux olympiques d'hiver de Pékin 2022.
"L'un des arguments pour attribuer les Jeux olympiques d'été de 2008 à la Chine était que cela améliorerait le respect des droits de l'homme. Lorsque la décision controversée de 2015 a été prise d'attribuer les JO d'hiver 2022 à la Chine, personne n'a avancé cet argument. Depuis 2015, la situation s'est encore aggravée." a expliqué Yuson.
Les droits des travailleurs se sont encore érodés dans tout le pays et les syndicats libres ont été systématiquement détruits à Hong Kong, ainsi que d'autres organisations de la société civile et des médias indépendants.
Les attaques se sont accélérées contre les personnes LGBT+. Les athlètes ont été surveillés et harcelés. Des personnes sont emprisonnées pour ce qu'elles disent et les attaques contre les journalistes sont courantes. Une surveillance de masse de pointe a été développée et mise en place. Les Ouïghours ont été soumis à la "rééducation", à la stérilisation forcée et au travail forcé. Des attaques contre d'autres minorités ethniques et religieuses ont lieu quotidiennement, y compris au Tibet.
En Asie et dans le monde, la Chine soutient les dictateurs et les éléments anti-démocratiques dans les démocraties. Elle utilise également sa puissance économique et d'autres moyens pour promouvoir son système comme une alternative à la démocratie.
Le CIO
"Les Jeux olympiques d'hiver de 2022 sont terminés. Cependant, si l'onde de choc persiste dans le monde du sport mondial, mais surtout au sein du CIO et de ses organisations collaboratrices, une réflexion et une discussion doivent avoir lieu ", a exhorté Dietmar Schäfers, vice-président de l'IBB.
"Le CIO a la responsabilité, et non l'option, de respecter les droits de l'homme. Il a considérablement amélioré ses politiques en matière de droits de l'homme et a commandé un rapport d'experts approfondi et de grande envergure, des mesures qui ont été saluées par l'IBB. Mais les engagements du CIO en matière de droits de l'homme ont-ils un sens ou ne sont-ils que des mots?, a conclu M. Schäfers.
Dans la perspective des Jeux olympiques d'hiver de 2022, il semblerait opportun d'accélérer la mise en œuvre de sa politique en matière de droits de l'homme, plutôt que de se fier aux assurances du pays sur la protection et le respect des droits de l'homme.
L'IBB déplore la violation et le mépris des normes fondamentales des droits de l'homme par le gouvernement chinois, qui ont terni la réputation des Jeux olympiques. Elle exhorte le CIO à s'engager dans un processus sérieux et rigoureux de diligence raisonnable, y compris en ce qui concerne l'attribution de l'organisation des Jeux olympiques. La mise en place de mécanismes efficaces de consultation, y compris avec les syndicats, et l'application de la politique devraient être fondées sur le rapport des experts indépendants de mars 2020.
L'IBB est prête à s'associer au CIO pour renforcer son respect des normes en matière de droits de l'homme. Elle encourage également le CIO à travailler en étroite collaboration avec le Centre pour le sport et les droits de l'homme, où l'IBB et d'autres Syndicats mondiaux ont rejoint les employeurs et les organisations de la société civile pour aider à réaliser les nobles objectifs et visions des événements sportifs mondiaux.