Colombie : La grève des travailleurs fait échouer une mesure fiscale

(Photo: Luisa Gonzales/Reuters)


Une grève nationale des travailleurs, qui a fait 13 morts et des centaines de blessés, a contraint le gouvernement colombien à retirer une loi de réforme fiscale controversée qui vise à réduire et/ou à supprimer de nombreuses exonérations fiscales, telles que celles sur les ventes de produits. Les syndicats ont déclaré que ce projet favorisait les riches tout en accentuant la pression sur les travailleurs.  


La manifestation massive, qui a débuté le 28 avril et se poursuit encore aujourd'hui, a été menée par la CTC, la CUT et la CGT, les plus grandes confédérations syndicales du pays. Les manifestants ont également exigé du gouvernement un revenu de base universel, des améliorations du système de santé, des pensions et une meilleure gestion de la COVID-19.  


La grève a pris un tour violent le 1er mai lorsque les forces de police ont tenté de disperser les manifestants. Les organisateurs de la grève ont déclaré qu'au moins 500 personnes avaient été arrêtées. Ils ont également fait état de cas d'agressions sexuelles contre des manifestants.


Le 2 mai, le président colombien Ivan Duque a mis en veilleuse la réforme fiscale proposée, tout en insistant sur le fait que cette réforme était toujours nécessaire pour garantir la stabilité fiscale.


L'intersyndicale des travailleurs de la construction et du bois de Colombie (INTERGREMIAL), affiliée à l'IBB, qui s'est jointe aux manifestations à Medellin, Carthagène, Bogota, Cali, Cúcuta, Barranquilla et Santa Marta, a salué le retrait de la mesure fiscale comme "une grande victoire". "Le gouvernement n'a pas retiré la mesure de son propre chef. Ce sont les travailleurs qui l'ont forcé à le faire", a déclaré le coordinateur général d'INTERGREMIAL, José López Posada.  


En outre, le coordinateur adjoint d'INTERGREMIAL, Manuel Fernández, a déclaré que les protestations se poursuivront car le gouvernement ne s'est pas engagé à satisfaire leurs autres revendications.  


"La grève et les mobilisations vont se poursuivre. Le gouvernement doit encore s'engager à répondre à nos autres revendications, telles que l'amélioration du système de santé, des retraites et une meilleure gestion de la COVID-19.  


Nous voulons également que le gouvernement cesse de persécuter et d'assassiner les dirigeants des syndicats et des mouvements sociaux", a déclaré M. Fernandez.