Corée du Sud : L’IBB soutient la lutte des syndicats contre la persécution de l’État

L’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) exprime son soutien à la Fédération coréenne des syndicats de l’industrie de la construction (KFCITU) et à la Confédération coréenne des syndicats (KCTU) alors qu’elles repoussent collectivement l’assaut continu de leur gouvernement contre les droits syndicaux, en particulier le droit de s’associer, de s’organiser et de négocier collectivement. L’IBB ajoute sa voix en dénonçant fermement les programmes antisyndicaux du gouvernement sud-coréen, notamment contre le syndicat coréen des travailleurs de la construction (KCWU).  


Depuis plusieurs années, le gouvernement sud-coréen a mise en place diverses lois pour sanctionner civilement et pénalement le KCWU pour des actions et des activités qui sont tout à fait légales et protégées par la Constitution de la République de Corée et les diverses conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT). Cela a commencé en 2021 avec la création du « Groupe de travail pour l’éradication des activités illégales sur les chantiers de construction » qui a malicieusement classé les syndicats comme de simples « associations » et leurs membres comme des « entités commerciales ». Ce faisant, les syndicats, tels que le KCWU, ont été accusées de se livrer à des comportements anticoncurrentiels, tels que la fixation des prix. Il a également imposé des surtaxes exorbitantes pour les activités du KCWU et des amendes exorbitantes pour sa violation présumée de la loi sur l’embauche équitable du pays. Il a même poursuivi de manière ridicule le KCWU pour le soi-disant crime de coercition pour avoir simplement fait des demandes de négociation collective aux employeurs pour embaucher des membres du syndicat. Actuellement, 103 syndicalistes et travailleurs auraient été poursuivis, dont une arrestation.


En raison de la persécution croissante de l’État contre le KCWU, l’IBB, la FFCITU et la KCTU ont conjointement déposé une plainte contre le gouvernement sud-coréen devant le Comité de la liberté syndicale de l’OIT. La plainte affirme que le gouvernement sud-coréen, y compris la police, les procureurs, le ministère de l’Emploi et du Travail (MOEL) et la Commission des pratiques commerciales loyales (FTC), ont abusé de diverses lois, notamment le Code pénal, la Loi sur la réglementation des monopoles et le commerce équitable et la Loi sur la procédure d’embauche équitable pour harceler légalement le KCWU et créer un effet dissuasif sur les activités syndicales en Corée du Sud. L’IBB appelle le Comité de la liberté syndicale de l’OIT à donner suite d’urgence à la plainte, et au gouvernement de cesser ses abus à l’égard du KCWU en reconnaissant pleinement les droits syndicaux.


Le 28 février, les syndicalistes et les travailleurs sud-coréens organiseront une manifestation pour protester contre l’attaque incessante de leur gouvernement contre les droits syndicaux. L’IBB exprime sa solidarité aux syndicats du pays et les rejoint dans leur combat.