Les syndicats indiens lancent des manifestations nationales contre la suspension du droit du travail, la privatisation

Alors que le nombre de cas COVID-19 continue d'augmenter en Inde, les syndicats protestent eux aussi. Répondant à l'appel des centrales syndicales (CTU) pour une manifestation nationale le 3 juillet, l'IBB et ses affiliés dans différents États indiens ont organisé des manifestations massives pour s'opposer aux politiques anti-travailleurs et de privatisation du gouvernement sous le couvert de la réponse à COVID-19.  

Les syndicats font pression pour une "charte de revendications en 12 points", qui comprend une sécurité sociale universelle pour tous les travailleurs, un arrêt du désinvestissement dans les entreprises du secteur public central et des États, le rejet des investissements étrangers directs dans les secteurs clés et zéro amendements au droit du travail en faveur des employeurs.


Le secrétaire général de l'IBB, Ambet Yuson, a exprimé sa solidarité avec les syndicats protestataires, déclarant que le mépris total du gouvernement indien pour les droits des travailleurs et la justice sociale trahit la position du pays en tant que nation démocratique et membre fondateur de l'Organisation internationale du travail (OIT). "L'IBB demande instamment au gouvernement indien de se pencher sur la charte en 12 points des revendications présentées par les syndicats centraux et de convoquer immédiatement la Conférence indienne du travail, attendue depuis longtemps", a déclaré M. Yuson.


Les syndicats affiliés à l'IBB étaient au cœur des manifestations nationales. Dans le sud de l'Inde, le SGEU affilié à l'IBB a organisé une action de protestation dans le district de Salem et Yercaud y a participé avec plus de 1300 membres du syndicat, dont un grand nombre de travailleuses. Dans l'État du Tamil Nadu, AIKTMS, l'INRLF, TKTMS et TCTU ont organisé des réunions et des actions de protestation. TKTMS a organisé de petits rassemblements dans 30 districts et a soumis un mémorandum au ministre principal de l'État. De même, l'UPGMS, l'AHPWDIPHCWU, l'HBCMU, l'APVVU, l'OKKS et l'ONMS ont soumis des mémorandums et des copies de la charte des revendications de CTU aux ministres du travail des États de l'Uttar Pradesh, de l'Himachal Pradesh, de l'Andhra Pradesh et de l'Odisha.  


Portant des drapeaux noirs pour exprimer leur mécontentement, les syndicats affiliés à l'IBB, KSCWCU, BMS, AHBWU, INBCWF, OFMFPWU, NOBSM, ERCCMU, CLU, MPTSMC, DANMU, DSEWU, NMPS et DNMS, BRWF et CFBWU ont également pris part aux actions de CTU au Karnataka, au Pendjab, au Rajasthan Odisha, au Bengale occidental, au Bihar, au Madhya Pradesh, à Delhi, au Kerala et en Uttar Pradesh. Dans les États du Kerala et de Bihar, malgré les fortes pluies, KKNTC a organisé des actions de protestation devant les bureaux du gouvernement, tandis que HKMP a convoqué des rassemblements de travailleurs. De même, MBCFWC dans le Maharashtra a organisé une action de protestation en pleines restrictions du confinement.  


Rama Chandra Khuntia, présidente du conseil des affiliés de l'IBB en Inde et vice-présidente de l'IBB pour l'Asie-Pacifique, a déclaré que les manifestations nationales visaient à montrer la désapprobation nationale à l'égard de la suspension de la législation du travail dans de nombreux États indiens et de la décision du gouvernement de privatiser des industries et des secteurs clés.


"Nous remercions l'IBB et tous ses affiliés de soutenir et de rejoindre notre lutte pour protéger les droits de millions de travailleurs dans tous les États indiens. Nous n'arrêterons pas tant que nos revendications ne seront pas satisfaites. Nous continuerons à dénoncer et à nous opposer à l'incapacité du gouvernement à répondre efficacement à la COVID-19 et à la crise économique qui touche d'innombrables travailleurs", a déclaré Khuntia, qui est également la présidente de l'INBCWF.