Malaisie: Le comité de l’OIT soutient un syndicat contre le refus de l’entreprise de négocier
Le Comité de la liberté syndicale de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a statué en faveur de l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) et de son affilié malais, le Sabah Timber Industry Employees Union (STIEU), concernant une plainte qu’ils ont déposée en 2021 contre Sabah Forest Industries. La plainte accusait l’entreprise de refuser de reconnaître STIEU depuis 2009 malgré sa victoire lors de deux scrutins secrets et l’obtention de deux décisions favorables du ministre des Ressources humaines. La plainte affirmait également que l’entreprise avait induit en erreur ses travailleurs migrants du Népal et d’Indonésie afin qu’ils n’adhèrent pas au syndicat, et avait interféré avec la reconnaissance de STIEU en envisageant de reconnaître un syndicat inexistant.
La commission de l’OIT a pris note des plaintes selon lesquelles l’entreprise privait ses travailleurs de leurs droits de s’organiser et de négocier collectivement, ce qui a entraîné des retards déraisonnables dans la reconnaissance juridique officielle du syndicat en tant qu’agent négociateur. En outre, il aurait trouvé des failles dans une loi malaisienne régissant la reconnaissance des syndicats. En conséquence, la commission a conseillé à son conseil d’administration de faire pression sur le gouvernement malaisien à recourir à l’assistance technique de l’OIT pour réviser le cadre juridique régissant la procédure de reconnaissance des syndicats aux fins de la négociation collective afin de rationaliser et d’accélérer les procédures administratives et judiciaires.
Engrit Liaw, secrétaire générale du STIEU, a demandé à Sabah Forest Industries à enfin rencontrer le syndicat, à s’engager dans des négociations collectives et à ouvrir la voie afin de créer une action industrielle harmonieuse au sein de ses opérations. Elle a également déclaré que le rapport de la commission soutiendra les efforts de plaidoyer en cours de la coalition de plus de 59 organisations syndicales, ONG de migrants et de travailleurs, organisations de femmes et défenseurs des droits de l’homme pour modifier la loi malaisienne sur les syndicats afin de faciliter la reconnaissance des syndicats, de permettre aux travailleurs migrants d’être élus en tant que responsables syndicaux. La loi sur les relations industrielles sera également modifiée et l’article 9 de la loi, qui interdit au personnel de direction, de confidentialité, de supervision et de sécurité d’adhérer à des syndicats, sera abrogé, selon Liaw.
L’IBB et STIEU se sont engagés à poursuivre les questions en suspens devant le ministère des Ressources humaines, en particulier sur le paiement des salaires des travailleurs et la réouverture de l’entreprise SFI.