La Cour suprême turque a accordé une victoire judiciaire substantielle à AGAC-IS turc, en affirmant son droit de négociation collective avec Kronospan Turquie, connue auparavant sous le nom de SFC Integrated Wood Products.
"Le droit de négociation collective est un droit fondamental dont doivent bénéficier tous les travailleurs", a déclaré le secrétaire général de l'IBB, Ambet Yuson. "En contestant les activités antisyndicales de Kronospan devant les tribunaux, AGAC-IS a de nouveau garanti ce droit aux travailleurs de l'usine de Kronospan en Turquie."
En 2012, le syndicat a lancé une campagne de syndicalisation et, en 2013, une majorité de travailleurs avaient adhéré au syndicat, une exigence du Code du travail turc à soumettre au ministère du Travail et de la Sécurité sociale pour la négociation collective.
La direction de Kronospan Turquie a engagé une procédure pour empêcher la formation de syndicats ; toutefois, en août 2014, le tribunal a rejeté son argumentaire et AGAC-IS a immédiatement entamé le processus de négociation collective. La direction a rejeté les revendications du syndicat en faveur de salaires décents et, le 27 janvier 2015, les travailleurs se sont mis en grève pour défendre leur droit de s’organiser. Ambet Yuson a rencontré les dirigeants syndicaux en février 2015 pour évaluer la situation et une mission de l'IBB a été menée en mars 2015 pour soutenir les travailleurs en grève.
Kronospan a exercé une pression intense sur les travailleurs en grève pour qu'ils renoncent à leur affiliation à un syndicat, ce qui a entraîné le retour des travailleurs au travail après quatre mois. L'entreprise a ensuite licencié 49 membres du syndicat sans justification, empêchant d'atteindre le seuil d'adhésion requis pour pouvoir présenter une nouvelle demande de négociation collective.
AGAC-IS a saisi les tribunaux pour contester le refus du ministère de leur accorder le statut de négociateur, ce qui prouve que les licenciements de juin 2015 étaient injustifiés. En 2017, un tribunal du travail local a tranché en faveur du syndicat, décision qui vient d’être confirmée par la Cour suprême, permettant ainsi à AGAC-IS de reprendre la négociation collective.
À la suite de la décision de la Cour suprême turque, le syndicat a adressé une lettre à l'entreprise pour lui demander de reprendre les négociations en vue d'une convention collective.