Les travailleurs migrants protestent malgré l'absence de droits des travailleurs

27 May 2020 13:41



(Photo: Karim Jaafar/AFP)

La pandémie COVID-19 a accéléré et compliqué une crise économique mondiale, mis les travailleurs migrants sous pression en raison de la perte de revenus, comme en témoigne le nombre croissant de protestations, alors que les travailleurs n'ont que très peu accès aux droits fondamentaux économiques, politiques et du travail.  

Selon les médias, aux Émirats arabes unis (EAU), près de 500 travailleurs migrants népalais, employés dans une compagnie pétrolière et gazière à Ruwais d'Abu Dhabi, se sont mis en grève le 26 mai après que leurs employeurs n'aient pas payé leurs salaires au cours des deux derniers mois. Les travailleurs ont déclaré que la plupart d'entre eux ont été confinés dans leurs appartements pendant les deux derniers mois sans travail alors que la compagnie ne leur a rien payé pour cette période.

Dans une vidéo censée diffusée en direct sur Facebook, on voit des travailleurs protester dans les locaux de leurs quartiers et empêcher d'autres personnes de se rendre au travail.

Au Qatar, les médias ont rapporté que les travailleurs migrants ont organisé une "rare manifestation" pour des salaires impayés. Les images diffusées sur les médias sociaux montrent plus de 100 travailleurs bloquant une route principale dans le quartier Msheireb de la capitale Doha, applaudissant et chantant sous le regard de la police.

Cela a été confirmé par le Ministère du Travail du Qatar qui a déclaré qu'en raison du retard dans le règlement des salaires, un certain nombre de travailleurs migrants ont organisé une manifestation pacifique dans le quartier de Msheireb le 22 mai.

Ce sont des actions désespérées de travailleurs migrants qui n'ont pas les droits fondamentaux des travailleurs ; ils n'ont pas le droit de s'organiser et sont sans pouvoir collectif pour lutter contre leur exploitation et pour exiger une juste valeur pour leur travail et les droits des travailleurs.

Les travailleurs engagés dans des actions de protestation s'exposent à de graves conséquences, notamment la résiliation de leur contrat et leur expulsion.  

Le secrétaire général de l'IBB, Ambet Yuson, a déclaré que "les gouvernements et les employeurs doivent reconnaître que les travailleurs migrants qui protestent ont un accès limité aux recours pour les salaires perdus et doivent faire preuve d'équité et d'humanité dans leur réponse. À moins que les gouvernements et les employeurs ne s'engagent à garantir la santé, l'emploi et les revenus des travailleurs migrants, les protestations spontanées feront partie de la nouvelle normalité. La bonne volonté des gouvernements et des employeurs ne suffit pas, les travailleurs migrants doivent avoir des droits".