L'année 2019 marque le centenaire de l'OIT, la seule agence encore existante de la Société des Nations.
Dans ses remarques, Yuson a souligné que « les valeurs et les normes de l'OIT sont au cœur de notre travail quotidien ». En plus du recours aux procédures de plainte de l'OIT, en particulier celles qui protègent l'organisation et la négociation collective ainsi que la santé et la sécurité au travail sont des points de référence pour le contenu des accords-cadres mondiaux, pour les discussions avec les gouvernements et pour les interventions auprès des entreprises concernant leurs politiques en matière de droits de l'homme. Elles sont également essentielles au travail de l’IBB dans le cadre de grands événements sportifs.
Pour lui, « le centenaire n’est pas le moment d’adapter les valeurs à la mode d’aujourd’hui, de reconnaître que le travail de l’être humain est redevenu une marchandise ou de décider que la dignité humaine ne devrait appartenir qu'à ceux qui en ont les moyens. C’est plutôt le moment de renouveler le contrat social qui a donné naissance à l’OIT »..
La domination du marché et des acteurs du marché dans la forme de mondialisation d’aujourd’hui a fait pression sur les normes relatives aux droits de l’homme, dont certaines sont conçues pour protéger les citoyens du gouvernement, mais s’appliquent également aux entreprises. C'est particulièrement le cas pour les normes du travail, où la violation des droits fondamentaux des travailleurs peut sembler bonne dans le résultat final. Yuson a lié ces dangers aux menaces à la démocratie et aux droits de l'homme pour tous, en faisant observer que « le progrès et une vie meilleure pour tous dépendent de l'action collective et de la solidarité. L’adoption de comportements et de pratiques décents et constructifs n’a jamais été aussi urgente que dans l’acceptation des migrants et des réfugiés. Leurs droits fondamentaux, y compris les droits des travailleurs, doivent être pleinement protégés, sans quoi les droits de tous les travailleurs sont menacés.
Yuson a discuté de l'avenir du travail, un sujet majeur à l'IBB et dans d'autres secteurs, en mettant l'accent sur le rapport de la Commission indépendante sur l'avenir du travail, créé par l'OIT. Il a déclaré,
“La Commission indépendante sur l'avenir du travail, créé par l'OIT, a plaidé pour une approche centrée sur l'homme pour l'avenir du travail et…, elle a abordé des problèmes qui privent les travailleurs de droits, de sécurité et de dignité. Il est essentiel que d'autres institutions multilatérales, qui ont un impact important sur la vie et les droits des travailleurs, participent à cette discussion et qu’elle soit influencée par les normes du travail de l'OIT. ”
"La Commission (...) a déclaré que, sans mesures visant à corriger le cours du marché mondial," nous sombrerons dans un monde qui aggrave les inégalités, accroît l'incertitude et renforce l'exclusion, avec des répercussions politiques, sociales et économiques destructrices".
Yuson a réaffirmé le ferme soutien de l’IBB au droit de grève, que le groupe des employeurs de l’OIT a attaqué ces dernières années, ainsi qu’une nouvelle norme à l’étude en 2019 sur la violence et le harcèlement sur le lieu de travail, un problème qui a un impact particulier sur les femmes. Il a également rendu hommage aux milliers de travailleuses en grève ce jour-là en Suisse, pour revendiquer l'égalité hommes-femmes, l'égalité de rémunération, le respect et la dignité.
Yuson a conclu en appelant à la détermination et à l'action. Il a déclaré : « Si nous voulons être à la hauteur de nos valeurs pour l'avenir du travail et pour l'avenir en général, nous devons nous inspirer de ceux qui ont construit l'OIT. Ils n'étaient ni cyniques ni effrayés par leurs propres ombres. » Il a poursuivi en affirmant qu'aujourd'hui, un siècle plus tard, nous devons nous mobiliser et agir avec « la même volonté et le même sentiment d'urgence qui ont permis de survivre cent ans ». Vous pouvez lire le discous en cliquant sur le lien ci-dessous en anglais.
The full speech can be found here.