Nous marchons pour ceux qui ne le peuvent pas - Déclaration du 1er Mai de l’IBB

17 May 2016 10:50

 

Des millions de travailleurs à travers le monde seront dans la rue pour défendre les droits des travailleurs. C’est la journée pour célébrer les nombreuses victoires que nous avons obtenues en étant unis, mais malheureusement, il y a beaucoup de gens qui ne peuvent pas prendre part aux marches. Dans de nombreux pays, les travailleurs qui organisent et se mobilisent pour les droits du travail, la justice et la démocratie, risquent une grave répression. 

Dans le monde entier les travailleurs font face à des défis extrêmes, de la répression du gouvernement à la violence de la police, et même à l’assassinat dans certains pays et sont licenciés et intimidés par leurs employeurs parce qu’ils défendent leurs droits sur leur lieux de travail. En ce 1er Mai, l'IBB exprime sa solidarité avec tous ceux qui continuent à se battre malgré l'augmentation de la répression et le fait de ne pas avoir des possibilités de se faire entendre sur leur lieu de travail et dans la communauté.

Au Qatar, des milliers de travailleurs migrants ne sont pas autorisés à adhérer à des syndicats et quand ils s’organisent ils risquent de perdre leur emploi et risquent d'être déportés. En Corée du Sud des syndicalistes ont été emprisonnés pour s’être battus contre une nouvelle loi du travail régressive. Au Royaume-Uni, au Cambodge et en Finlande les droits syndicaux, y compris le droit de grève ont été attaqués par les gouvernements et les employeurs

Le droit de se syndiquer, de négocier collectivement, de grève et de se réunir pacifiquement, sont des droits fondamentaux selon les conventions de l'OIT et de l'ONU, mais ces droits ne peuvent pas être tenus pour acquis. Les travailleurs dans le passé se sont battus pour ces droits et nous devons continuer à les défendre tous les jours. 

Dans le même temps, les inégalités mondiales sont de plus en plus grandes, ainsi que la colère contre les grandes sociétés qui augmentent leur pouvoir au détriment des travailleurs. Le monde a besoin d'un mouvement syndical mondial plus fort que jamais. Cependant, les gouvernements intensifient leur attaque contre les syndicats par l'introduction d'une série de lois sur le travail qui minent les syndicats. 


Nous devons faire preuve de solidarité aussi avec ceux qui n’ont pas les mêmes possibilités de se battre pour leurs droits. Lorsque forces nationalistes, opportunistes et fascistes profitent du mécontentement croissant dans la société, les syndicats se lèvent pour ce en quoi nous croyons --- la solidarité, la justice et l'égalité pour tous. 


En période de hausse des taux du chômage, de l'austérité et du terrorisme, nous ne devons jamais laisser la peur prendre le dessus et nous laisser berner par ceux qui veulent dresser les gens contre les gens pour servir leurs propres desseins. Si nous ne sommes pas unis, nous ne pourrons jamais gagner.Partout dans le monde les affiliés de l'IBB se dressent contre la discrimination, l'exploitation, et la lutte pour la justice et l'égalité. En Espagne et en Italie les syndicats ont rejoint le mouvement pour les droits des migrants et des réfugiés qui fuient la guerre, la pauvreté et la répression malgré le sentiment anti-migrants de plus en plus présent dans le sillage de la crise économique et l'austérité. 

En Afrique du Sud les syndicats se sont battus sans relâche contre la xénophobie et se sont levés pour la défense de la diversité parmi les travailleurs. Les syndicats du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord défendent les droits des réfugiés en s’opposant à l'accord honteux entre l'Union européenne et la Turquie pour renvoyer les demandeurs d'asile pénétrant les frontières de l'Union européenne. 

En Amérique latine, dans les Caraïbes et en Asie, les affiliés de l'IBB sont en première ligne dans l'organisation des travailleurs migrants non seulement pour défendre leurs droits, mais pour contribuer à la construction d'un mouvement syndical dynamique et inclusif. Au Qatar, malgré les défis et les difficultés qu'ils rencontrent les travailleurs s’organisent en effet pour s’assurer qu'ils sont traités avec respect et dignité. 

Les syndicats montrent que la vraie solidarité c’est ce qui fonde le pouvoir des travailleurs et le pouvoir des syndicats au niveau national et mondial. Unis seulement, nous pouvons gagner et nous avons tout à gagner en nous battant pour ceux qui ont le plus besoin de notre solidarité. 

Aujourd'hui, nous devons renforcer notre engagement à lutter pour les droits des travailleurs, les droits de l'homme et la justice sociale pour tous les travailleurs. Nous encourageons tout le monde à prendre la parole contre le racisme, la xénophobie, l'exploitation et la répression syndicale, et à marcher.